La demande en énergies primaires a enregistré une baisse cumulative de 7,7% depuis le début de l'année, selon des statistiques récemment dévoilées par le ministère de l’énergie.
La tendance baissière est claire: la demande, évaluée à 4,7 mille tonnes équivalent pétrole (ktep) à la fin de juin 2022, a fléchi pour atteindre 4,4 ktep en 2023. Cette réduction s'étend sur l'ensemble des six premiers mois de cette année, avec le mois d'avril enregistrant la baisse la plus prononcée, soit 11%.
Le déclin de la demande concerne l'ensemble du spectre énergétique, touchant à la fois les secteurs du pétrole avec une contraction de 3,51% de la demande cumulée, et du gaz naturel avec une diminution marquée de 12%.
Les ventes d'électricité n'ont pas non plus été épargnées par cette tendance baissière, comme le montrent les données fournies par le ministère. Les ventes d'électricité ont affiché une réduction de 0,55% à la fin du mois de juin 2023.
Cette tendance s'accentue davantage pour les ventes d'électricité en moyenne et haute tensions, qui sont principalement utilisées par le secteur industriel. Au cours des six premiers mois de l'année, ces ventes ont connu une baisse de plus de 3%, passant de 4 à 3,9 gigawattheures (GWh).
Le point culminant de cette tendance baissière a été atteint en juin, avec une chute significative de 13,7% de la demande en électricité de moyenne et haute tensions.
La majorité des secteurs ont enregistré une baisse des ventes principalement l’industrie du papier et de l'édition (-22%), des industries extractives (-14%) et des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (-10%). Par contre, une hausse des ventes a été enregistrée pour les secteurs de pompage (eau et services sanitaires) (+11%) et de tourisme (+3%).
La tendance à la baisse de la demande énergétique observée sur le marché tunisien revêt une dimension préoccupante. Les conséquences de ce déclin pourraient générer des répercussions significatives sur divers secteurs économiques, allant de l'industrie à la consommation domestique. En effet, cette tendance pourrait bien être le déclencheur d'un ralentissement économique susceptible d'entraver davantage une croissance déjà modérée.
Cette baisse de la demande en énergies primaires et en électricité, telle qu'elle a été révélée par les données du ministère de l'Énergie, met en lumière une situation qui nécessite une attention soutenue. Dans un contexte où l'économie tunisienne cherche à se redynamiser, cette tendance descendante de la demande énergétique s'ajoute aux défis existants.
La croissance économique déjà limitée pourrait être davantage entravée, ce qui souligne la nécessité pour les décideurs de prendre des mesures appropriées pour atténuer les effets négatifs potentiels.