Le gouvernement prépare-t-il un changement de monnaie?

Un projet de loi présenté par la présidence de la République propose des amendements aux procédures liées à l’obsolescence de la monnaie.
Published on April 23, 2024, 9:54 a.m.

Depuis plusieurs années, le gouvernement cherche à encourager l'utilisation des moyens de paiement électronique dans sa quête de lutter contre l'économie informelle. Changer la monnaie a été une solution radicale proposée par plusieurs experts, et il semble que le gouvernement pourrait finalement mettre en œuvre une telle proposition.

Le projet de loi sur la lutte contre l'exclusion financière semble en effet poser les prérequis d'une telle éventualité puisque le texte propose des amendements aux procédures liées à l'obsolescence de la monnaie.

Selon le texte du projet, la Banque centrale a la possibilité de définir un seuil au-delà duquel le remplacement d’une somme d’argent en anciens billets de banque ne pourra pas être effectué en espèces. Dans ce cas, l'argent nouvellement remplacé doit être obligatoirement déposé dans un compte bancaire, postal ou auprès d’un établissement de paiement.

Naturellement, si une telle mesure est mise en œuvre, elle contraindrait les détenteurs de ces sommes à utiliser le système financier. Cela offrirait à l'État une plus grande transparence sur l'argent en circulation.

Cette mesure peut aussi causer plusieurs problèmes.

La Tunisie a l’un des plus faibles taux de bancarisation au monde. Un grand nombre de citoyens seraient ainsi incapables de déposer ces sommes dans un compte bancaire, faute d'avoir accès à des services bancaires adéquats. Cela pourrait potentiellement exclure une partie importante de la population de cette initiative.

Le projet de loi prévoit, dans ce cadre, que les banques, les bureaux de poste et les établissements de paiement doivent offrir un moyen de paiement électronique gratuit à leurs clients. Cette mesure vise à encourager l'utilisation des transactions électroniques, qui sont plus sécurisées et plus pratiques que les transactions en espèces.

En outre, si une institution financière refuse d'ouvrir un compte pour un citoyen, le projet de loi autorise la banque centrale à désigner une institution financière alternative qui devra offrir un compte à la personne concernée. Cette disposition vise à garantir l'accès de tous les citoyens aux services bancaires de base.